• Article du télégramme du 27/12/11

    Article paru dans le Télégramme et intitulé "Jean-Luc Mélenchon et la langue bretonne, une polémique difficile à effacer".

    Jean-Luc Mélenchon et la langue bretonne ne font pas bon ménage. Le candidat du Front de Gauche à la présidentielle 2012, qui avait qualifié l'école Diwan de "secte" en 2008, a tenté de clarifier sa position sur les langues régionales et le breton dans une vidéo. Mal lui en a pris, des défenseurs des langues régionales taclent une nouvelle fois le député européen.

     

    Dans une vidéo publié le 22 septembre 2011 sur YouTube et le site "melenchonvraifaux.fr" de "militants et de sympathisants du Front de Gauche" [voir un extrait ci-dessous], Jean-Luc Mélenchon clarifie sa position sur les langues régionales. Il tente de dégonfler une polémique qui date déjà de 2008. Il faut dire que le sénateur de l'époque y était allé un peu fort sur la langue bretonne, traitant même Diwan de «secte» dans un débat au Sénat.

    Un enseignement des langues régionales non-obligatoire
    Ainsi tout en affirmant qu'il ne soutient pas la Charte européenne des langues régionales et minoritaires - Jean-Luc Mélenchon s'est opposé, à plusieurs reprises, à l'introduction d'articles émanant de la Charte européennes des langues régionales et minoritaires dans la Constitution de la République -, il prétend dans la vidéo "avoir toujours été partisan de l'enseignement des langues régionales." Toutefois, il s'oppose à ce que cela soit "obligatoire" au nom de la liberté de choix des individus.

    Le site "melenchonvraifaux.fr" résume cette opposition à deux principes : "l'égalité des citoyens devant la loi et la reconnaissance de la langue française comme fondement de cette égalité, à l'exclusion de tout autre fondement particulier (ethnique, religieux, etc.)".

    Des erreurs sur l'Histoire du breton
    Bien qu'il avait déjà rectifié le tir en expliquant que les mots étaient sortis de leur contexte (classique) et que Diwan, bien sûr, n'est pas une secte, les défenseurs des langues régionales n'ont pas manqué de réagir, à l'image de l'historien Philippe Martel, qui détaille les erreurs factuelles de Mélenchon sur le blog "langue bretonne" de Fanch Broudic, journaliste et écrivain breton.

    Il tacle le candidat à la présidentielle sur l'existence de "cinq bretons différents là où les spécialistes opposent d'ordinaire un bloc de trois parlers très proches, le KLT, face à un vannetais présentant des spécificités accusées", écrit-il.

    Il poursuit la critique sur la connaissance de l'ordonnance de Villers-Cotterêts. "Il ignore que cette ordonnance très contraignante constitue une étape importante de la construction de la monarchie absolue." De même, il critique "son tableau de la situation linguistique du temps". "Mais où diable a-t-il vu que l'imposition du français permettait à tous de mieux comprendre le langage de la justice ? C'est déjà problématique aujourd'hui, en des temps d'alphabétisation et de francisation achevée, alors au XVIe siècle ?," questionne Philippe Martel, avant de conclure : "il reste quand même à J.-L. Mélenchon des progrès à faire."

     

    • Julien Boitel

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