Suite à l'annulation du concours des professeurs des écoles spécial créole en Guadeloupe, un collectif de vigilance a été crée. Sa première réunion a eu lieu le 4 novembre 2011, et suite au travail mené, une pétition circule en Guadeloupe. Je vous joins le document explicatif afin de donner les tenants et aboutissants de cette suppression, ainsi que la pétition.

Vous pouvez imprimer cette pétition afin de la faire circuler et signer autours de vous. Vous pouvez également expédier un mail au blog, signalant vos NOMS, prénoms, profession et coordonnées (mail, adresse ou n° de tél.).

Une fois les feuilles de pétitions complétées, vous pouvez les expédier à l'adresse suivante :

Collectif de vigilance Créole

IUFM de Guadeloupe

Morne Ferret

BP 517

97178 ABYMES cedex

Guadeloupe

Merci à tous pour votre participation !

COLLECTIF DE VIGILANCE POUR LA CRÉATION DE POSTES DE CRÉOLE, DANS L'ÉDUCATION NATIONALE, POUR L'ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE VIVANTE CRÉOLE EN GUADELOUPE

 Personne n’ignore que le créole est actuellement enseigné à l’école, officiellement, depuis 2001. Cette langue est devenue matière optionnelle à l’école. Les parents d’élèves et les élèves de la Guadeloupe sont libres de leur choix.

Soit dit en passant, la reconnaissance officielle des langues créoles dans le cadre de l’enseignement des LCR (Langues et Cultures Régionales) se faisait 20 ans après les « langues régionales de l’hexagone ». 

Personne n’ignore non plus qu’aujourd’hui, cet événement qui touchait les écoles des 4 DOM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, île de la Réunion) était, en Guadeloupe l’aboutissement de réflexions et surtout de luttes menées par la population guadeloupéenne.

Presque tout le monde a aussi entendu des rumeurs sur la suppression du CAPES de créole ou sur la suppression de postes au primaire. En ce qui concerne l’enseignement au primaire en Guadeloupe, aujourd’hui, ce ne sont plus des rumeurs. A la rentrée universitaire 2011-2012, il a été constaté qu’aucun poste n’avait été créé en Guadeloupe pour le concours des professorats des écoles édition 2012, ce sur lequel le collectif va entretenir le citoyen :

Dans les DOM, les langues créoles respectives sont enseignées au primaire, au collège, au lycée où ils peuvent être, soit option au Bac, soit langue vivante obligatoire à la place d’une langue étrangère. Pour mériter d’enseigner le créole de manière reconnue par l’Académie de la Guadeloupe, dans une école primaire ou maternelle, l’étudiant ayant bac+4 doit passer un concours de professorat des écoles au même titre que ceux qui font le concours général, mais avec l’option créole. Ceci s’appelle le concours PE spécial créole. En Guadeloupe, le concours est préparé, entre autres et principalement, à l’IUFM de la Guadeloupe, où est dispensé un enseignement du socle commun comprenant les mathématiques, le français, l’histoire, la géographie, la physique, la biologie, et les langues étrangères. Les étudiants de l’option créole ont en plus du socle commun,  la formation en créole.

Il est temps que chacun en Guadeloupe sache que ce concours spécial créole n’a pas été pourvu en postes de professorat des écoles pour l’enseignement du créole au primaire ou en maternelle, pour l’année 2012. 

La décision a été rectorale suite aux mesures ministérielles. Treize postes seulement, au concours général pour l’enseignement général en classes de maternelle et au primaire, et dans la logique rectorale, pas suffisamment de postes en concours général pour en accorder 1 ou 2 en créole comme c’était le cas depuis 2001.

Devant l’urgence, nous n’allons pas nous étendre sur la valeur sélective du créole pour un élève qui ambitionne l’excellence scolaire, ni le caractère incontournable de cette langue pour la re-médiation de ceux qui sont en difficultés scolaires. Nous rappellerons simplement les chiffres significatifs de l’engagement des jeunes parents guadeloupéens dans l’enseignement du créole :

Au primaire, seulement au primaire, il y a 4140 élèves suivant un cours de LVR (Langue Vivante Régionale), autre nom accolé au créole depuis peu. Les enseignants ayant fait le choix de dispenser cette discipline au primaire sont au nombre de 125. Il faut savoir que la demande parentale est beaucoup plus importante que ce chiffre de 4140 ne laisse paraître et que c’est faute de moyens qu’il n’y a pas davantage d’élèves.

Le graphique ci-dessous montre bien que depuis l’année scolaire 2007-2008, il y a eu un murissement de la réflexion chez les jeunes parents guadeloupéens qui n’hésitent plus à demander cet enseignement pour leurs enfants.

Il faut, pour l’école primaire en Guadeloupe, former beaucoup d’autres professeurs des écoles, en créole, correctement, et scientifiquement, chaque année, par le biais d’un enseignement dispensé pendant la période d’études à l’université - une formation idéale se réalisant dans le cadre d’une concertation entre les enseignants de l’université et ceux qui sont déjà sur le terrain de l’enseignement au primaire et en classe de maternelle. 

L’enseignant de créole ne peut se passer d’une vision épistémologique, qui inclut le principe d’agir en fonctionnaire de l’état, de manière éthique et responsable, mais qui exige également une totale ouverture du futur enseignant à la conscience qu’il existe des demandes non vocalisées car difficiles à exprimer par l’élève, et plus généralement par la société guadeloupéenne.

LES PREMIERS MEMBRES SIGNATAIRES DU COLLECTIF

• - Juliette F. SAINTON, Maître de Conférences en linguistique à l’IUFM de la Guadeloupe, école interne UAG
• - Olivier MIRVAL, professeur des écoles, conseiller pédagogique en LVR créole, Académie de la Guadeloupe
• - Ronald SELBONNE, professeur certifié de français et enseignant de créole au lycée, Académie de la Guadeloupe
• - Léna BLOU, artiste danseuse, professeur de danses modernes et traditionnelles.
• - Gerty DAMBURRY, auteur dramaturge,  comédienne
• - Frantz SUCCAB, journaliste, essayiste, poète, parolier
• - Sonia DORINA, professeure certifiée de créole…

Sarah MOZAR, professeure certifiée de créole…

• - Josy SAINT-MARTIN, professeure agrégée de physique, lycée de Baimbridge, à la retraite
• - Alain RUTIL, professeur certifié d’histoire, enseignant de LVR, collège de Petit-Bourg, conseiller pédagogique en LVR
• - Marlène BOUDHAU, professeure certifiée de Lettres Modernes à l’IUFM de la Guadeloupe, école interne UAG
• - Nicole RAUZDUEL, professeure agrégée de philosophie à l’IUFM de la Guadeloupe, école interne UAG
• - Frédéric ANCIAUX, Maître de Conférences en staps à l’IUFM, de la Guadeloupe, école interne UAG
• - Joël NANQUIN, artiste-peintre