Le réseau Langues et Cultures de France organisait, le 26 mai à Toulouse et le 2 juin à Montpellier, un débat sur le thème "Quelle loi ? Quels moyens ?".

Voici le compte-rendu de ces débats... qui ne font que commencer.

Le 26 mai à Toulouse et le 2 juin à Montpellier, nous avons mis en débat le thème suivant :
 

« Quelle loi ? Quels moyens ! »
 

L’action de notre Réseau a été appréciée et la place qu’il a tenue dans le débat des Présidentielles montre qu’il était nécessaire que la question des Langues et des Cultures de France bénéficie de la réflexion citoyenne des militants du Front de Gauche, afin que le débat politique ne soit pas réduit à la simple question de la Charte Européenne des langues minoritaires.

L’appel lancé par notre réseau a recueilli à ce jour 209 signatures qui constituent désormais le terrain d’une exigence citoyenne. Il a été publié dans L'Humanité du vendredi 8 juin.

Face à une question qui met en jeu le pluralisme linguistique, il devient nécessaire d’aborder notre démarche à partir des attentes très différentes malgré une apparente convergence des manifs du 31 mars.

Par ailleurs, la campagne, la situation politique et l’ouverture d’une alternative politique rendent incontournable la réflexion sur le concept de Nation, non pour le nier mais pour le redéfinir et lui donner toute sa richesse. Des réflexions se font jour dans le débat politique (on parle de fédéralisme, autonomie, etc…) elles nécessitent que nous approfondissions les enjeux d’une démocratie nouvelle et l’aspiration toujours d’actualité d’une VIème République.

Le pluralisme, tant politique que linguistique et culturel, montre que cette notion doit être sans cesse travaillée dans la prise de conscience des citoyens de notre Pays. Loin d’une démarche qui pourrait être perçue comme une démarche uniquement régionaliste, nous avons réaffirmé la volonté de parler« langues et cultures de France » et de mettre au centre « l’Humain d’abord » afin de donner à notre action sa dimension culturelle qui doit irriguer tout le territoire national. Dimension culturelle indispensable à l’épanouissement de la dimension humaine.

Dans les actes à produire, il faut des décisions politiques assorties de moyens pour socialiser l’existence des Langues de France et rendre visible leur existence dans l’espace public.

Les présents à la réunion de Toulouse ont manifesté le désir que les formations, composantes du Front de Gauche, prennent position clairement et officiellement sur la question des Langues et des Cultures de France, au terme d'un débat nécessaire, élargi et informé sur la question. L’organisation d’un débat à la Fête de l’Humanité, en septembre, est apparue comme une nécessité afin de permettre à celles et ceux qui ont communiqué par l’intermédiaire de la toile, de se retrouver dans le cadre d’un débat.

Il semble que l’accord soit assez large, concernant la nécessité d’une loi en tant que perspective nationale, afin que la question des langues et cultures de France ne soit pas diluée et renvoyée à la simple initiative des collectivités territoriales.

Nous avons réaffirmé dans les débats que la base d’une Loi doit se référer aux principes énoncés par la déclaration de l’UNESCO. Le débat sur les langues de France et leur relation à la langue française montre que la convergence d’action est indispensable. Le cadre laïc, républicain et la place de ces langues dans le service public de l’éducation nationale demeurent nos axes de réflexion. Ce n’est pas la langue qui est impérialiste mais c’est l’usage que l’on en fait. 

Les langues de l’immigration ont également fait l’objet d’échanges, surtout au moment où ce sujet sert d’arguments au FN et à la Droite pour stigmatiser notamment les populations d’origine maghrébine.

Si tous les présents à nos débats admettent qu’il faut une Loi, la première étape passe par la révision Constitutionnelle, afin de dégager les obstacles qui pourraient ensuite être utilisés pour amoindrir la Loi et l’unicité de la république pour donner les moyens de son enseignement et de son rayonnement.