• Premier jet de propositions de lois

    Ces propositions sont affichées à ce jour après réflexion personnelle. Elles ne sont donc pas issues de débats ou de confrontations et appellent donc à être modifiées, améliorées, complétées, etc. 

    Vous êtes tous et toutes invités à donner votre avis, à critiquer, à argumenter sur vos idées, quelles que soit votre région d'origine, et quel que soit votre métier ! Toute contribution sera donc la bienvenue.

    Le respect de l'autre et des idées qu'il défend sont essentiels. Ne seront pas tolérés les insultes ou les discours amenant à exclure certaines catégories sociales. Le modérateur des discussions se réserve le droit de bloquer tout commentaire qui ne respecterait pas les divergences d'opinions. Les personnes qui interviendront pour empêcher ou pourrir le débat pourront également être bannies. J'ose espérer que cela ne sera pas nécessaire et que nous pourrons discuter sans agressivité ! 

    Lois cadre :

     

    • Le français est la langue de la République et tous ses citoyens doivent y avoir accès.

    • Les langues régionales et leurs cultures font parti du patrimoine de l'État français et celui-ci s'engage à les protéger.

       

     

    Lois scolaires :

     

    • Toute école publique doit proposer aux parents d'élèves, lors de l'inscription de leur(s) enfant(s), les deux filières – c'est-à-dire les filières « classique » et bilingue.

    • Les parents doivent pouvoir effectuer leur choix en toute connaissance, ce qui signifie que les renseignements nécessaires doivent pouvoir leur être apportés par l'équipe pédagogique, la Mairie, ou un site dédié à leurs questions.

    • Si chaque école n'a pas un effectif suffisant (15 élèves) pour ouvrir une filière, un regroupement sera proposé sur le Communauté de Communes.

    • Les parents d'élèves seront invités à préciser leur choix : soit ils s'engagent au niveau de la commune, soit ils s'engagent au niveau du Communauté de Commune. S'ils s'engagent au niveau de la commune, leur(s) enfant(s) ne sera/ont pas compté(s) dans les effectifs réels en cas de déplacement de la filière dans une autre commune du Communauté de Commune.

    • Les Inspecteurs Académiques sont tenus d'ouvrir la filière si les conditions – à savoir un effectif de 15 élèves minimum – sont réunies.

    • Les ouvertures de classes par la suite auront lieu dès que le nombre d'élèves sera supérieur à 25, ce qui est valable également pour la filière « classique ».

    • Les écoles bilingues fonctionneront selon le principe de la parité horaire : 50% des apprentissages se feront donc en français, et 50% dans la langue régionale.

    • Les enseignants bilingues doivent être nommés sur des postes bilingues (sauf cas particuliers de professeurs bilingues demandant à être nommé sur un poste « classique » près de chez eux).

    • L'État s'engage à ouvrir les postes au concours en fonction des besoins liés à la demande des parents d'élèves.

    • Si le nombre de personnes à pourvoir ces postes n'est pas suffisant, les Régions pourront soutenir les candidats en créant des bourses leur permettant d'accéder à une formation intensive en langue régionale. Cette bourse existera également pour les professeurs en poste souhaitants se reconvertir vers la filière bilingue.

     

     

    Lois administratives :

     

    • L'État autorise les lieux publics à se doter d'affichages bilingues français-langue régionale.

    • Les personnels bilingues de la fonction publique sont autorisés à parler leur langue régionale en présence de locuteurs bilingues dans le cadre de leur emploi.


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  • Commentaires

    1
    gwennadenn Profil de gwennadenn
    Mardi 6 Décembre 2011 à 22:49

    je reprends le commentaire d'Alwenn, publié sur http://taban.canalblog.com/archives/2011/11/26/22815055-p50-0.html#comments

    "Maximum syndical

    Ce que tu proposes, Gwennadenn, c'est un "minimum syndical" pour l'ensemble de la france concernant les "langues de france".

    Un projet de loi français dans un cadre français. Ce qui sera mieux que rien.

    Mais pour des territoires qui voudraient aller plus loin ? Qui voudraient avoir carte blanche pour pouvoir mener la "politique linguistique" qu'il veulent ?

    Que l'Etat français oblige les régions récalcitrantes à s'"occuper" de leurs langues est positif, mais il ne faut pas que ce minimum syndical soit aussi un maximum.

    Ma position est donc que l'Etat français doit :

    (1) veiller à ce que les régions prenne ten charge leurs langues, établissent chacune leur "propres politique" linguistique "active", en fonction de leur situation,

    (2) et apporter l'aide financière necessaire à cette politque (ne serait ce qu'en répparation de sa propre politique linguistique ... linguicide - ce qui suppose que l'Etat français reconnaisse solannellement le "tord" qu'il a quosé aux langues minorées.)

    (3) laisser LIBRE chaque territoire de mener aussi loin que souhaité cette politique. L'Etat français n'a pas à poser de limitations et d'obtacles aux langues minorées. C'est là un point evidement fondamental, et un droit inaliénable, l'un des fondements des droits humains.

    Les langues minorisées doive tavoir un statut officiel équivalent au français sur leurs territoires respectif.

    Naturellement, la Charte européenne des langues minoritaire devra être signée (ou ratifiée ?)

    Aucun parti français, à ma connaissance, ne va jusqu'à proposer ce que je demande, mais il me semble que Eva Joly s'en rapproche pamal.

    Posté par Alwenn, 06 décembre 2011 à 20:55"
    2
    gwennadenn Profil de gwennadenn
    Vendredi 9 Décembre 2011 à 01:17

    À nouveau un commentaire d'Alwenn publié sur http://taban.canalblog.com/archives/2011/11/26/22815055-p50-0.html#comments

    "eipotu

    Merci Gwennadenn d'avoir repris mon commentaire sur ton blog.

    Comme j'aime bien éclaircir un peu les idées et établir des cadrs qui permettent à chacun de s'orienter, je verrais bien un certains nombre d'ajouts sur ton blog, comme :

    - une Grande Déclaration Universelle des droits linguistiques (ou plus exactement des locuteurs des langues, quelles qu'eles soient). Une telle déclaration pourrait partir des textes de différentes organistaion comme l'Unesco, qui ont déjà établient plus ou moins ces droits.
    Mettre un lien avec ces différentes organisations serait également intéressant.

    Il me semble qu'il et toujours intéressant de mettre sous les yeux des politiciens (et de tout un chacun) le fait que la france ne respecte pas les droits humains en matière de droits linguistiques, pas plus que les droits des minorités, qu'elle ne reconnait même pas.

    - une petite filosofi du bilinguisme, qui montrerait en quoi le bilinguisme est une véritable révolution culturelle, un instrument de désaliénation et d'ouverture au monde.

    - une petite explication de ce qu'est une "politique linguistique", qu'elles sont ses buts, qui doit la mener, comment l'élaborer en fonction de telle société donnée, comment en mesurer les résultats ...

    - une petite présentation des peuples qui sont parvenus à changer le destin de leur langue et à refaire d'une langue minorée la langue commune principale de la communauté.

    Je me rends compte que cela commence à faire un sacré travail au final !
    Il faudrait qu'il y ait beaucoup de participants à ... participer pour faire cela.

    Mais cela me semble nécessaire pour bien comprendre le sens d'une loi concernant les langues minorées.

    - une petite (encore petite !) explication sur les termes utilisés pour désigné les langues : régionale, minoritaire, minorée, ...

    Là ça commence à devenir un "Que-sais-je ?" des puf !
    Tiens, ils n'ont rien sur le sujet, au puf. Bizar, comme c'est bizar. Surement pas trouver d'universitair pour traiter le sujet. 

    Normalement, il faudrait que chaque parti politique qui prétend s'intéresser aux langues minorées ait fait un tel travail préalable avant de se mettre à rédiger une loi. Ce qui ne me semble pas être l cas.

    Voilà du travail pour les volontaires.

    Posté par Alwenn, 08 décembre 2011 à 21:37"
    3
    gwennadenn Profil de gwennadenn
    Mardi 13 Décembre 2011 à 14:00

    "L'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'Homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes (Article 2 de TUE)."

    Monsieur Barroso, Président de la Commission européenne, le 05/08/2011

    Je me demande comment cet homme peut prononcer une absurdité pareille à l'époque actuelle ! Sans doute ne sort-il jamais dans la rue ? 

    L'Union Européenne, telle qu'elle est construite, n'est pas "fondée sur les valeurs de respects de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'Homme (d'ailleurs, les femmes n'y sont toujours pas dans cette formule : la majuscule n'y change rien !), y compris des droits des personnes appartenant à des minorités." 
    L'Union Européenne est fondée sur le "libre marché", la marchandisation des hommes et des femmes qui la composent et ne sont plus que des numéros interchangeables, le profit des plus riches ... tout ce qui fait le système capitaliste. 

    Comment cet homme peut-il déclarer que l'UE respecte les droits des personnes appartenant à des minorités, alors qu'elle ne respecte même pas les droits fondamentaux ? Pour respecter les minorisés, il faut avant tout respecter chaque homme et chaque femme. 

    Vous me fatigués à répéter sans cesse "la Charte européenne des langues minoritaire devra être signée (ou ratifiée ?)". Au passage, elle est signée, mais non ratifiée. 

    Qu'est-ce qu'on en a à faire de cette Charte alors qu'elle entre dans cette construction de l'UE non démocratique ? N'est-on pas capable de construire une Europe plus juste ? N'est-on pas capable d'imaginer un autre cadre législatif pour les langues minorisées, prenant en compte les besoins réels de chaque peuple ? Qui a rédigé cette Charte ? Qui a décidé une nouvelle fois pour nous ? Des "experts" ? 

    Nous sommes capable de faire mieux, toutes les régions de France hexagonale et des outre-mer ensemble, et de rédiger un nouveau cadre de lois qui corresponde à nos besoins et nos attentes. Il "suffit" de s'y mettre.

    Quand au point 3 de votre premier commentaire, "L'Etat français n'a pas à poser de limitations et d'obtacles aux langues minorées", j'en poserai tout de même un : que l'on continue à parler notre langue régionale ET le français. Il est or de question de remplacer une langue par une autre et de replonger dans un époque féodale ! Nous avons besoin de pouvoir échanger entre la Bretagne, les Antilles, l'Occitanie, le Pays Basque, etc. Et pour cela, nous avons besoin d'une langue qui nous unisse, et cette langue, c'est le français. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la grande majorité des commentaires sur ce blog !

    Quant à toutes ces "petites" propositions de travail ... je vous laisse la priorité ! ^_^ Il y a du boulot à faire, beaucoup de choses à reconstruire ... comme quoi les anciens nous ont laissé un beau flambeau à porter encore plus loin et à transmettre aux générations futures ! 

    4
    Mercredi 4 Janvier 2012 à 00:51

    Il est assez piquant de voir se mélanger ici l'argumentaire et la phraséologie Front de Gauche avec la défense des langues minorisées. Cela donne lieu à un exercice d'équilibriste plutôt bien réussi. En apparence. Au point de se faire référencer par Jean-Pierre Cavaillé en tout cas. Bravo.

     

    Comme tout partisan du Front de Gauche vous tapez sur l'Europe libérale. Je le fais également. A la différence que votre souverainisme vous interdit toute analyse un tant soit peu nuancée. L'orientation économique actuelle de l'Europe est libérale, donc mécaniquement, pour vous, tout ce qui émane de l'Europe est nuisible, charte des langues minoritaires y comprise ! Un minimum d'honnêteté intellectuelle vous ferait reconnaître que l'Europe a permis des avancées importantes du point de vue des droits de l'Homme et des minorités, et la charte en fait partie. En ne le reconnaissant pas, vous niez l'évidence. Quand Mr Gil-Roblès, commissaire européen en charge des droits de l'Homme, est venu inspecter en 2006 les prisons françaises, et a rédigé un rapport à charge sur leur état lamentable, c'est toujours d'après vous cette UE qui " ne respecte même pas les droits fondamentaux ", dont la " construction est anti-démocratique " ?

     

    Quant à votre Etat français, on sera bien en peine de lire la moindre critique de fond à son sujet dans vos textes. Ce qui est somme toute normal de la part d'une souverainiste. Mais plutôt consternant quand on affronte au quotidien les obstacles que votre République nous oppose pour consciencieusement laminer nos langues. Vous tapez sur l'Europe libérale tout en voulant nous bercer de l'illusion que l' Etat français est évidemment le cadre ad hoc pour protéger les cultures des peuples minorisées, que les peuples écrasés de l'hexagone et des colonies n'ont qu'à s'unir fraternellement sous la bannière tricolore pour élaborer leurs propres textes protecteurs. Niaiseries.

     

    Vous stigmatisez les experts de l'UE. Vous invoquez la démocratie. Certes. Mais désolé, cela est particulièrement confondant quand nul part on ne voit chez vous poindre une réflexion (je ne parle même pas de critique) sur la " Démocratie " française, hyper-centralisée (ce qui reste un crédo du Front de gauche), hiérarchisée, qui nie nos droits culturels les plus fondamentaux. Vous nous parlez de programme électoral, de proposition de lois, sans jamais songer à une réorganisation politique de la France, sans jamais évoquer les principes d'autonomies ou de démocratie locale. Comme si la France centralisée allait subitement se mettre d'elle-même à protéger comme elle devrait le faire nos langues.

     

    J'ai lu dans un de vos commentaires sur l'APB votre aversion pour le nationalisme, synomyme de refus de l'autre ou je ne sais quoi. C'est plutôt comique quand votre idéologie suinte le nationalisme, français celui-là. A la différence que votre nationalisme, ou souverainisme (qui rend si proche sur ce plan Front de gauche et  Front National), est archi-majoritaire (il transcende tout les partis, EELV mis à part), et a donc caractère d'évidence et de naturalité. Le nationalisme minoritaire, parce qu'il se construit en opposition, en résistance à votre nationalisme majoritaire d'Etat, ne peut évidemment que porter la marque infamante du repli sur soi, de la dérive identitaire, etc. Il serait bon de s'assumer !

     

     

    5
    gwennadenn Profil de gwennadenn
    Mercredi 4 Janvier 2012 à 15:49

    Il me semble que l'exercice d'équilibriste consistant à défendre les langues minorisées tout en regardant ce qui se fait au Front de Gauche ne soit pas si scabreux que cela. Du moins, à mes yeux, il ne l'est pas et je tenterai de m'expliquer. Mais avant, je répondrai point par point à vos déclarations :

    1 - Je « tape sur l'Europe libérale » mais mon « souverainisme m'interdit toute analyse un tant soit peu nuancée » :

    Le commentaire concernant l'UE, je l'ai rédigé suite à l'agacement provoqué par ces répétitions de « il faut ratifier la charte », « et la charte européenne ? », « Mélenchon est contre la Charte », etc. Je suis en effet fatiguée de voir tout débat se cristalliser autour de cette Charte et ne jamais être capable de dépasser ce point pour construire autre chose.

    Je n'ai rien contre cette Charte en particulier, simplement, je n'ai rien « pour » non plus, car je considère qu'elle ne nous apporterait pas grand chose. Et comme c'est le grain de sable qui coince à longueur de temps, et bien, je souhaiterais réussir à le dépasser pour pouvoir avancer. En effet, quels sont précisément les points de cette Charte que vous souhaiteriez voir dans une législation concernant toutes les langues minorisées de France ? (J'attends votre réponse)

    Par ailleurs, l'Europe en elle-même me pose problème notamment pour ce point que j'estime crucial : elle n'est pas réellement démocratique, or les lois européennes s'imposent à tous les peuples d'Europe. Cela ne veut pas dire que toutes les lois sont nulles, ni que tout est mauvais en ce qui concerne l'Europe. Et mon honnêteté intellectuelle comme vous dîtes me fait reconnaître que l'Europe a permis certaines avancées. Personne n'est jamais tout blanc ou tout noir ! Cependant, son fonctionnement ne me plait pas.

    2 - « Quant à votre Etat français, on sera bien en peine de lire la moindre critique de fond à son sujet dans vos textes. » :

    Le sujet du blog n'est pas vraiment de remettre la construction de l'État en cause, cela, je m'y attèle ailleurs. Ce blog est construit de façon à permettre les échanges entre les différentes régions. Il me semblait pourtant que c'était clair.

    Dire qu'il n'y a aucune critique est tout de même un peu facile, puisque j'y dénonce les abus de pouvoir qui conduisent à l'annulation de concours bilingues de la fonction publique. Il me semble donc que c'est bien là l'État qui est visé puisque c'est lui le garant de ces concours.

    Ce blog a été ouvert à la suite de l'annulation du concours PE bilingue créole en Guadeloupe. Il a permis de remarquer que des évènements similaires s'étaient produits à Nice. Puis qu'à La Réunion, le concours avait aussi été annulé ; tandis qu'en Guyane, l'Inspecteur niait l'importance des différentes langues au sein de l'école publique.

    Si vous pouvez être plus efficace pour mener ce combat, je vous en prie : joignez-vous à nous !

    3 - « Vous tapez sur l'Europe libérale tout en voulant nous bercer de l'illusion que l' Etat français est évidemment le cadre ad hoc pour protéger les cultures des peuples minorisées, que les peuples écrasés de l'hexagone et des colonies n'ont qu'à s'unir fraternellement sous la bannière tricolore pour élaborer leurs propres textes protecteurs. Niaiseries. » :

    Je n'ai pas l'intention de bercer d'illusion qui que se soit : chacun d'entre nous est capable de se faire sa propre opinion et de réfléchir ! Je n'ai pas besoin de chercher à manipuler qui que ce soit. Je donne un avis qui est le miens et qui n'engage personne d'autre. Mais j'ai au moins l'honnêteté d'annoncer d'où je parle, de quel côté politique je regarde même si cela semble étrange aux yeux de beaucoup.

    L'État français tel qu'il existe aujourd'hui n'a rien d'un cadre idéal pour protéger les langues minorisées, il est même tout le contraire. C'est bien pour cela que je préfère me référer à ce que devait être la République, à ses premières heures, lorsque chaque langue de France avait sa place et que les lois étaient traduites pour que chaque citoyen puisse y avoir accès. Cet État idéal, j'estime que c'est à nous de le construire.

    4 - « nul part on ne voit chez vous poindre une réflexion (je ne parle même pas de critique) sur la " Démocratie " française, hyper-centralisée (ce qui reste un crédo du Front de gauche), hiérarchisée, qui nie nos droits culturels les plus fondamentaux. » :

    Ma réflexion, je ne la mène pas sur ce blog. Mais si cela peut vous éclairer, voici les points du programme partagé du FdG qui attirent mon regard (en gras, ceux qui peuvent nous intéresser ici) :

    THEMATIQUE I : Partager les richesses et abolir l’insécurité sociale (entre autre : SMIC à 1 600 euros bruts par mois pour 35h, Rétablissement du droit à la retraite à 60 ans à taux plein, Instauration du salaire maximum,) Abolir la précarité, Plan d’urgence pour le logement et contre la spéculation immobilière, La santé, notre bien commun !, Un pacte pour un nouvel essor des services publics

    THEMATIQUE II : Reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers

    THEMATIQUE III : La planification écologique (Des choix énergétiques sous contrôle citoyen / Relocaliser l’économie, coopérer. Une nouvelle politique de transport / Contre la marchandisation des biens communs, préserver et partager les ressources naturelles) => relocalisations

    THEMATIQUE IV : Produire autrement

    THEMATIQUE V : La République pour de vrai ( La laïcité, pilier de la République et condition du vivre ensemble / Egalité femmes-hommes : se débarrasser du patriarcat / L’immigration n’est pas un problème / La lutte contre toutes les discriminations / La sécurité : une affaire de solidarité nationale)

    THEMATIQUE VI : Convoquer l’Assemblée constituante de la 6e République (Une constitution démocratique, des lieux de travail aux institutions / L’implication populaire permanente / L’organisation du territoire / Un processus constituant, une Assemblée constituante)

    THEMATIQUE VII : S’affranchir du Traité de Lisbonne et construire une autre Europe

    THEMATIQUE VIII : La France pour changer le cours de la mondialisation (Le choix de la coopération entre les peuples / Une politique au service de la paix)

    THEMATIQUE IX : L’émancipation humaine pour but (Partager les savoirs / Art, culture, pratiques culturelles)

    Actuellement, le débat concernant la Constituante est : faut-il élire les constituants ou les tirer au sort ? La réorganisation politique fait donc parti des projets du FdG, ce pour quoi je ne m'étale pas sur ce thème : il y a suffisamment de lieux ailleurs pour en parler, et ceci n'est pas le but de ce blog. De plus, ma proposition d'écrire une loi à plusieurs voix répond à la proposition du FdG : VI.B6 - Ouverture de l’initiative d’une loi aux citoyens, aux organisations syndicales et aux associations.

    Vous penserez peut-être que je suis naïve, mais le Front de Gauche, ne se résumant pas à la seule personne de JLM, est bien plus ouvert sur la question des langues minorisées qu'il n'y paraît. En dehors du Parti de Gauche, il y a le PC, la FASE, les Alternatifs et d'autres associations ou fédérations qui entendent le discours des défenseurs des langues minorisées, et le défendent (vous trouverez plusieurs contributions dans cet article qui fait le récapitulatif).

    Enfin, pour conclure, je reprendrai juste la petite « historiette » de Chomsky : L'État est une cage qui nous enferme, sauf qu'à l'extérieur de cette cage rode toute sorte de voyous (appelez-les banquiers si vous le voulez). Soit on ouvre la cage, et l'on verra ce qu'il se passe (dommage, on ne peut plus choisir Reagan !) ; soit, on maintient la cage en s'appliquant à pousser les barreaux autours de nous pour pouvoir agrandir la surface au sol.

    A chacun de défendre ce qu'il croit être le mieux pour tous.

    6
    Mercredi 4 Janvier 2012 à 21:26

    Je vais tâcher de reformuler ma critique sans trop répondre point par point, cela serait interminable sinon.

    Je vous reconnais l’honnêteté d’afficher votre famille politique (encore que, cela n’est pas si explicite que cela sur votre blog). Et idéologiquement, votre place n’est pas enviable. Dans votre courant politique, vous êtes une anomalie (même si vous êtes quelques uns apparemment, à vous lire), et vous l’êtes tout autant parmi les défenseurs des langues minorisées. C’est cela qui me gêne profondément dans votre initiative. Vous tentez de faire la jonction entre deux mouvements par nature opposés l'un à l'autre. En somme, vous faites en sorte d’éluder cet antagonisme, ou vous faites comme s'il n’existait pas. 

    Vous dites qu’il ne faut pas résumer le FdG à Mélanchon, et que certaines composantes sont ouvertes à la problématique des langues minorisées. Je vous l’accorde pour les Alternatifs. Mais ce ne sont pas eux qui mènent la dynamique FdG. Les partis qui l’animent sont le Parti de gauche et le PCF. Pour ces mouvements, la question des langues minorisées et des cultures minoritaires, n’existe pas, ne se pose pas. Elle ne fait pas partie du champ de l’action politique telle qu’ils la conçoivent (j’en veux pour preuve que jamais ces partis ne proposent dans leurs programmes des mesures défendant les langues minorisées, autrement que dans des termes très vagues). Ou alors, quand cette question de la défense des langues minorisées est mise sur la place publique, ces dits mouvements s’empressent traditionnellement de combattre toute mesure qui pourrait concrètement aider à la préservation de ces langues (cf la position généralement hostile, neutre au mieux, adoptée par les élus PCF et PG dans les débats sur d’éventuels projets de loi à l’Assemblée nationale ces dernières années). Et je ne parle même pas du positionnement ouvertement hostile de Mélanchon.

    L’hostilité aux langues régionales, est un pillier idéologique de votre courant politique (le principe nationaliste « de l’unité et de l’indivisibilité de la République » étant invoqué systématiquement pour pourfendre les défenseurs des langues minorisées). L’héritage jacobin uniformisateur est lui ouvertement assumé et valorisé, avec des figures comme Robespierre mise en avant. En résumé, ce que vous essayez de faire, c’est de marier l’eau et le feu. Le seul parti français qui démontre une attitude compréhensive et volontariste envers nos langues, c’est EELV (j'allais oublier le NPA). C’est d’ailleurs le seul qui offre une rupture avec le nationalisme français (le fait que sa canditate soit norvégienne aide beaucoup je pense).

    Quelques remarques sur le programme partagé du FdG. On n’y voit nulle part un début de critique de l’organisation hyper-centralisée du pays. Au contraire, « une implication populaire permanente » et « une Assemblée constituante » me paraissent s’inscrire complètement dans une vision centralisée du pays. Le centralisme étatique est un des fondements des régimes totalitaires, ce n’est évidemment pas un hasard. Un pays qui concentre tout le pouvoir politique (et également économique, médiatique, etc.) dans un point du pays, ce pays ne peut offrir une démocratie achevée. Ma conception de la démocratie en est l’exact opposé : l’autonomie locale (notamment sur le plan linguistique ! c’est aux différents peuples de gérer comme ils l’entendent leur patrimoine culturel), le fédéralisme, le principe de subsidiarité. Quant au développement des pratiques culturelles mentionnées dans le programme, que recouvre-t-il ? J’ai lu sur votre site un début de réflexion de certains communistes sur la politique culturelle en France. Elle va dans le bon sens avec la critique du principe élitiste d' « accès des masses à la Culture », mais s’arrête en cours de route avec une décevante « appropriation de la Culture par les masses ». Encore un peu d’audace, et ils arriveront un jour à prendre pour point de départ les pratiques culturelles des peuples historiques, des gens issus de l’immigration, des diverses régions et villes de France ?

    Répertorier les suppressions de postes d’enseignants bilingues est précieux. Mais vain, s’il ne s’accompagne pas d’une critique de l’Education nationale dans son organisation centralisée et hiérarchisée. Et donc d’une proposition d’un enseignement régionalisé (proposition complètement inconcevable pour le FdG, alors qu’elle est la seule à même de revivifier nos langues). Quant à la charte, je ne la connais pas par coeur. Je l’ai lue il y a quelques années, et son immense intérêt pour nous, c’est qu’elle nous octroie enfin les droits linguistiques dont nous prive toujours la France. De ce point de vue, ce texte est véritablement fondamental (sans compter que la plupart des propositions vont  loin et représentent des avancées nécessaires).

    Non, définitivement, ce qui me gêne le plus avec votre initiative, c’est d’entretenir l’illusion que la sauvegarde de notre patrimoine linguistique peut-être menée sans le moindre changement d’organisation politique (sans obtention de l'autonomie régionale pour être clair, et son corrolaire, la régionalisation de l’enseignement), et sans droits linguistiques (je me trompe peut-être ? c'est en tout cas la position du FdG, aucun droit ne doit être octroyé à des groupes particuliers sur le territoire de la République). Ceci, par l’entremise d’organisations qui nient idéologiquement, et combattent, la problématique des langues minorisées.

    7
    gwennadenn Profil de gwennadenn
    Jeudi 5 Janvier 2012 à 15:36

    Le blog n'étant pas un blog politique, mais un espace d'échange afin d'informer les différentes régions sur ce qui se passe concernant les langues régionales, je n'estime pas qu'il soit nécessaire que j'affiche à chaque nouvel article d'où je parle. Quel que soit mon bord politique, la suppression d'un concours reste la suppression d'un concours. Les faits sont les mêmes, seule l'analyse diffère. Part ailleurs, il suffit d'aller à la rubrique « transformations politiques ? » pour comprendre ma vision des choses, et je pense que les personnes qui lisent ces messages ne sont pas idiotes. Elles sont donc à même de faire la part des choses. Par ailleurs, je ne demande à personne de me suivre dans mon « anomalie ».

    La dynamique du FdG est menée par différentes associations et fédérations, et différents partis. Concernant les positions des deux partis « majoritaires », elles sont très différentes sur plusieurs points, et c'est ce qui permet le débat et l'écoute. Concernant les langues minorisées, si le PG est plutôt fermé, le PC est quant à lui plutôt ouvert, le débat est donc ouvert et a lieu actuellement. Cela sans compter la FASE ou les Alternatifs, qui sont eux très favorables aux langues minorisées et pèsent leurs poids dans les débats et décisions.

    « En résumé, ce que vous essayez de faire, c’est de marier l’eau et le feu. » : eh bien, il ne me manquera plus que la terre !

    « Le seul parti français qui démontre une attitude compréhensive et volontariste envers nos langues, c’est EELV » : je vous invite vivement à nous informer des positions d'EELV. Pour cela, il vous suffit de rédiger un article ou de signaler des liens, et dès que vous êtes prêt, vous pouvez les poster sur la rubrique EELV, puisque je vous ouvre dès maintenant la rubrique en tant que modérateur !

    « Quelques remarques sur le programme partagé du FdG. On n’y voit nulle part un début de critique de l’organisation hyper-centralisée du pays. Au contraire, « une implication populaire permanente » et « une Assemblée constituante » me paraissent s’inscrire complètement dans une vision centralisée du pays. » : là, vous me semblez de mauvaise foi ! Comment l'implication populaire pourrait-elle se faire sans intégrer la dimension locale ? Regardez ce qui se fait lors des Assemblées Citoyennes : cela fonctionne déjà très bien, et les débats sont retransmis et relayés, de façon à partager ce que chacun peut apporter. Le programme étant « à partager et à améliorer », personne ne se prie pour le faire, et les revendications sont entendues lorsqu'elles sont construites et argumentées.

    « Répertorier les suppressions de postes d’enseignants bilingues est précieux. Mais vain, s’il ne s’accompagne pas d’une critique de l’Education nationale dans son organisation centralisée et hiérarchisée. Et donc d’une proposition d’un enseignement régionalisé (proposition complètement inconcevable pour le FdG, alors qu’elle est la seule à même de revivifier nos langues). » : allez-y ! Le blog est ouvert à tous ceux qui le souhaitent ! Comme je fais autre chose de ma vie que de fournir ce blog, et que je mène d'autres combats que celui des langues minorisées, je ne peux m'atteler à tous les moulins à la fois ! Mais l'espace est ouvert !

    « Quant à la charte, je ne la connais pas par coeur. Je l’ai lue il y a quelques années, et son immense intérêt pour nous, c’est qu’elle nous octroie enfin les droits linguistiques dont nous prive toujours la France. De ce point de vue, ce texte est véritablement fondamental (sans compter que la plupart des propositions vont  loin et représentent des avancées nécessaires). » : je vous invite à la relire, le lien est celui-ci, et à venir nous expliquer en quoi son intérêt pour nous serait immense.

    « Non, définitivement, ce qui me gêne le plus avec votre initiative, c’est d’entretenir l’illusion que la sauvegarde de notre patrimoine linguistique peut-être menée sans le moindre changement d’organisation politique (sans obtention de l'autonomie régionale pour être clair, et son corrolaire, la régionalisation de l’enseignement), et sans droits linguistiques (je me trompe peut-être ? c'est en tout cas la position du FdG, aucun droit ne doit être octroyé à des groupes particuliers sur le territoire de la République). » : le changement d'organisation politique est nécessaire (relocalisation de la politique, implication des citoyens, etc. : mais c'est ce que prône le FdG), cependant, je me méfie du vocabulaire que vous employez (autonomie régionale et régionalisation de l'enseignement). L'autonomie, c'est le fait de nommer soi-même, l'autarcie, l'indépendance … la souveraineté. Si c'est cela, alors ça ne m'intéresse pas : remplacer des grands chefs par des petits chefs, ce n'est pas pour moi. Par contre si l'autonomie veut dire « le pouvoir au peuple », là je veux bien.

    Quant à la régionalisation de l'enseignement, cela me pose de nombreuses questions : quel serait le niveau d'études exigé pour les enseignants ? Quel serait leur statut ? Qui serait leur employeur ? Comment seraient-ils payés ? Comment seraient-ils recrutés ? Pourrait-on assurer l'égalité du droit à l'éducation entre les différentes régions de France ? N'y aurait-il pas des régions avec un meilleur système éducatif que d'autres (ce qui ne ferait qu'accentuer le « Paris contre le reste du monde ») ? Ne verrait-on pas se développer différents systèmes éducatifs, permettant aux plus riches d'avoir toujours plus et aux plus pauvres toujours moins ? Les langues régionales seraient-elles imposées à tous, ou y aurait-il la possibilité pour les parents de choisir ? S'il y a le choix sur le territoire, est-ce que les différents systèmes éducatifs sur le territoire seront égaux entre eux (apprentissages, ressource, etc.) ? Et il resterait encore des questions en suspend, mais je m'arrête là.

    Il me semble que ces nombreuses questions me suffisent déjà pour expliquer pourquoi je défends la présence des langues minorisées dans le cadre de l'ÉCOLE PUBLIQUE, école de la Rébublique : c'est le même concours et le même niveau d'étude qui permet à tous les enseignants de France d'enseigner. Un élève de Mayotte, de Saint-Denis ou de Rennes a donc des professeurs ayant le même niveau d'étude, les mêmes capacités que ceux qui enseignent à Pointe à Pitre ou à Lyon. Tous ces professeurs sont employés par l'État et travaillent donc pour des salaires identiques, qu'ils soient hommes ou femmes, selon leur échelon. Il n'y a donc pas une école publique pour les riches et une écoles publique pour les pauvres : c'est la même pour tous, filles / garçon, blancs / noirs / jaunes / rouges, grands / petits, sains / handicapés... Et c'est cette école multiple que j'aime.

    Ce qui crée l'école à plusieurs vitesse, ce sont notamment les réformes qui ont entraîné la surcharge des classes : lorsqu'on a de bons élèves de milieux favorisés, il est possible de travailler avec 35 élèves, même si c'est un peu compliqué. Quand on a des élèves en difficultés dans une classe de 35, faire travailler chacun selon ses besoins est simplement impossible. C'est pour ces raisons que défendre les langues minorisées et défendre l'école publique vont, pour moi, de paire. Mais ceci me regarde, et ne vous engage en rien.

    « la position du FdG, aucun droit ne doit être octroyé à des groupes particuliers sur le territoire de la République » : je ne demande aucun droit particulier, simplement le droit à la différence pour tous les citoyens. Ce qui veut dire que si j'ai le droit d'enseigner dans ma langue régionale, mon voisin doit pouvoir enseigner dans sa langue régionale, et l'enfant d'immigré doit pouvoir apprendre dans la langue de son pays d'origine s'il le désire. Ce n'est donc pas un droit particulier, mais un droit pour tous. 

    8
    Jeudi 5 Janvier 2012 à 23:07

    Je ne connais la Fase que de nom, et étant donné leur audience très limitée je crois, je n’en parlerais pas. Je serais en revanche très curieux de savoir ce qui vous autorise à parler du PCF comme étant très ouvert sur la question. Les élus locaux et régionaux de ce parti étant très discret sur le sujet, et les élus nationaux pour le moins réticent (on se souvient du vote unanime, mis à part une voix neutre, des parlementaires communistes contre l’inscription des langues régionales dans la Constitution en 2008…). Quant à EELV, je n’en suis pas adhérent.

    Vous m’accusez de mauvaise foi lorsque je dis que le programme du FdG s’inscrit dans une vision centralisatrice du pays. Je m’explique. Ce qui me fait dire cela, c’est que, d’une part, nulle part n’est remise en question l’organisation centralisée de la France (au contraire, « l’Assemblée constituante » proposée me semble aller dans le sens d’une confortation de la centralisation). D’autre part, et c’est sans doute le plus intéressant, vous louez les assemblées citoyennes locales et l’implication populaire qu’elles permettent. Certes. Mais je vous objecterais que, étant donné que le FdG est un mouvement de niveau strictement national, dont les sections locales n’ont à peu après aucune marge de manœuvre idéologique, les assemblées citoyennes ne peuvent qu’avoir une influence réduite à infime. Le PCF et le PG fonctionnent de cette façon, centralisés et hiérarchisés qu’ils sont, avec un appareil de parti, voire un leader comme Mélanchon, qui énonce la marche à suivre mise en oeuvre ensuite par toutes les sections locales et départementales. Les partis français épousent la structure centralisée de l’Etat, et c’est cela qui vide de sens toutes leurs pseudo-tentatives de démocratie participative. En France, la politique se conçoit du haut vers le bas. Quand vous parlez du désir du FdG de relocaliser la politique et de réimpliquer le citoyen, on est évidemment dans la posture et le discours. Chez le FdG, on se soucit juste que le citoyen adoube le programme décidé en haut lieu à Paris.

    Très concrètement, peut-être avez-vous une audience lors de l’assemblée citoyenne près de chez vous. Mais ensuite, au niveau régional, il n’existe pas de section bretonne du FdG susceptible de s’approprier votre réflexion et de porter vos revendications. Et plus on remontera vers l’appareil du mouvement (donc à Paris), plus votre réflexion paraîtra négligeable, particulariste, non-susceptible d’être prise en compte car non perçue comme une problématique nationale. Je serais curieux de voir votre réponse à cela.

    En ce qui concerne la Charte, je n’ai malheureusement le temps de me pencher dessus ces temps-ci. Peut-être aurais-je le temps ce week-end de voir ce que Jean-Pierre Cavaillé en dit.

    Visiblement, vous ne maîtrisez guère le concept d’autonomie pour le mélanger comme vous le faites avec les notions d’indépendance, d’autarcie, de souveraineté. Il est vrai que le positionnement peu limpide que j’adopte sur mon blog ne vous a sans doute pas aidé (très succintement, mon idéal est l’indépendance des peuples sous domination française, mais de façon plus pragmatique je soutiens une autonomie très élargie de tous les territoires à spécificité importante). Votre méfiance envers ce vocabulaire et ces concepts démontre que votre pensée a beaucoup de mal à sortir des ornières tracées par la République.

    De la même façon, vous êtes dans l’incapacité ou presque d’émettre une critique radicale de l’école publique en France. Je vous rassure, vous êtes loin d’être la seule ! Je me penche très régulièrement sur cette question, donc je vous invite à parcourir les textes que j’écris sur mon blog. En bref, quand même, je vous ferais remarquer que derrière les grandes proclamations, le système éducatif français est un des plus inégalitaire de l’OCDE. Les différences de moyens entre écoles sont de l’ordre de 1 à 10, effectivement au bénéfice des écoles parisiennes (chiffre SNUIPP à la rentrée 2011). Quant aux salaires, il est connu qu’ils sont bien différents selon que l’on enseigne à Paris, en province, ou dans une colonie d’outre-mer. Le système éducatif est très inégalitaire, mais, cette réalité ne peut être acceptée car elle bât en brêche un des principes sacrés de la République. Et au modèle français, qui n’a pas attendu les réformes dont vous parlez pour produire en masse de l’inégalité et de l’échec scolaire (celui-ci est bel et bien structurel, et peu lié aux effectifs en hausse dans les classes), je vous propose de regarder ce qui se fait du côté de la Finlande. Je me cite :
    « Bien loin d’un système hyper-centralisé à la française, l’école finlandaise connaît une organisation très décentralisée. Le cadre reste national, mais les municipalités y jouent un rôle de tout premier plan en détenant l’essentiel des pouvoirs décisionnels. Elles bénéficient d’une autonomie totale pour déterminer les effectifs des classes, pour décider des créations d’écoles fondamentales ou de lycées, pour recruter les professeurs et pour financer les établissements scolaires. Ce sont d’ailleurs les communes qui gèrent la presque totatité de l’argent public consacré à l’éducation. De même, les établissements connaissent une grande autonomie qui leur permet d’adapter assez largement les grilles horaires et les programmes nationaux au contexte local. Le maître mot du système est de donner confiance aux acteurs locaux pour s’adapter aux caractéristiques et contraintes particulières, et pour trouver les meilleures solutions aux problèmes qui les concernent. Cette décentralisation n’empêche pas la Finlande d’être « un des pays où l’offre éducative est la plus égalitaire et la plus équilibrée sur l’ensemble du territoire »[ii]. Ce constat bât en brêche une des idées reçues les plus ancrées en France, considérant l’autonomie locale comme facteur inévitable d’inégalités territoriales. »

    http://disuj.wordpress.com/2011/09/09/education-nationale-diversite-egalite-des-chances-partie-1/

    http://disuj.wordpress.com/2011/09/22/education-nationale-diversite-egalite-des-chances-partie-2/

    http://disuj.wordpress.com/2011/09/23/education-nationale-diversite-egalite-des-chances-partie-3/

    Pour terminer, qu’entendez-vous par un « droit à la différence pour tous les citoyens » ? Cet artifice permettrait de ne pas octroyer de droits linguistiques collectifs ?

    9
    gwennadenn Profil de gwennadenn
    Vendredi 6 Janvier 2012 à 02:37

    « Je serais en revanche très curieux de savoir ce qui vous autorise à parler du PCF comme étant très ouvert sur la question. » : je me base ici sur les articles qui ont pu paraître dans l'Humanité, ainsi que sur le travail qui est mené par de nombreux militants (entre autre PC) au sein du FdG des arts et de la culture.

    « D’autre part, et c’est sans doute le plus intéressant, vous louez les assemblées citoyennes locales et l’implication populaire qu’elles permettent. Certes. Mais je vous objecterais que, étant donné que le FdG est un mouvement de niveau strictement national, dont les sections locales n’ont à peu après aucune marge de manœuvre idéologique, les assemblées citoyennes ne peuvent qu’avoir une influence réduite à infime. » : eh bien, dans ce cas, pourquoi se fatiguer à défendre la démocratie si l'échange est impossible visiblement ? Il existe des allers-retours entre les « petites » structures et les « grosses », des débats, et pour cela, pas besoin des « chefs ». Ils ne donnent pas le la, et ne seront respectés par leurs « ouailles » que s'ils les respectent en retour : c'est là l'idéal de gauche. JL Mélenchon et les autres ne sont rien sans leur base et ils le savent.

    « En France, la politique se conçoit du haut vers le bas. » : oui, et c'est ce que le FdG cherche à changer, notamment, en invitant le peuple à s'impliquer dans toutes les décisions.

    « Chez le FdG, on se soucit juste que le citoyen adoube le programme décidé en haut lieu à Paris. » : alors là, vous m'épatez ! Vous déjeunez souvent ensemble pour pouvoir affirmer si certainement leurs pensées ?

    « Et plus on remontera vers l’appareil du mouvement (donc à Paris), plus votre réflexion paraîtra négligeable, particulariste, non-susceptible d’être prise en compte car non perçue comme une problématique nationale. Je serais curieux de voir votre réponse à cela. » : je ne le pense pas. Lorsque le même problème est soulevé par plusieurs région, l'écho fini par se faire entendre. C'est ce qui se passe concernant les langues régionales, et c'est la raison pour laquelle la discussion a lieu. Sauf que pour se faire comprendre et être écoutés, il ne faut pas arriver avec des couteaux en traitant tout le monde de jacobins.

    « Visiblement, vous ne maîtrisez guère le concept d’autonomie pour le mélanger comme vous le faites avec les notions d’indépendance, d’autarcie, de souveraineté. » : ce sont ses synonymes.

    « Votre méfiance envers ce vocabulaire et ces concepts démontre que votre pensée a beaucoup de mal à sortir des ornières tracées par la République. » : eh bien, j'en serai presque flattée ! Pour quelqu'un qui ne défend la République uniquement parce qu'elle me semble la meilleure protection à l'heure actuelle, c'est plutôt contradictoire, mais je l'assume ! Pour moi la démocratie ne sera réelle que le jour où nous serons capables de vivre tous les uns avec les autres, dans le respect, la gestion par la communauté, sans chef. En attendant, faute de mieux, je préfère la cage qui me permet de vivre libre à l'intérieur de ses limites.

    « De la même façon, vous êtes dans l’incapacité ou presque d’émettre une critique radicale de l’école publique en France. » : si vous saviez le peu de bien que je pense de l'école publique actuelle ! Mais voilà : je n'ai pas la prétention de vouloir refaire le monde à moi toute seule. Je laisse le sujet à d'autre et viendrai y mettre mon grain de sel si j'estime avoir quelque chose d'intéressant et intelligent à dire. En attendant, je sais que je ne souhaite pas voir l'Éducation voler dans les mains multiples qui seront très heureuses de trouver un nouveau « marché ». La destruction de l'EN par le gouvernement Sarkosy nous met au pied d'un mur et nous avons tout à reconstruire. Il est donc possible à chacun d'y contribuer !

    « Pour terminer, qu’entendez-vous par un « droit à la différence pour tous les citoyens » ? Cet artifice permettrait de ne pas octroyer de droits linguistiques collectifs ? » : cela veut dire que tout citoyen doit pouvoir apprendre le français (langue commune) ET la langue de son choix dans le cadre de l'école publique. Que cette langue soit une langue régionale, une langue « d'immigration », ou toute autre langue. Toutes les langues sont égales entre elles, elles doivent donc toutes avoir leur place à l'école publique si les citoyens le désirent, et cela avec la même place pour chacune, donc la parité horaire.

    Enfin, n'étant pas encartée dans quelque parti que ce soit, je vous serais grée de bien vouloir arrêter de me poser des questions relevant sur les positions des uns et des autres : je ne suis pas JLM ni MGB et je ne défends pas leurs positions mutuelles, que ce soit celle de JLM concernant les langues minorisées ou celle de MGB concernant le nucléraire ! Si vous voulez les interpelez, faîtes donc ! Je ne me fais pas prier (il me semble d'ailleurs que les différents articles sur le FdG ne sont pas vraiment pour leur défense !). Si vous voulez connaître les positions des uns et des autres, demandez-leur. Je ne fais que relayer les informations qui me parviennent concernant les langues minorisées. J'essaie de relayer également les positions d'EELV et le PS, mais en dehors de l'accord signé, je n'ai rien trouvé. Concernant les langues minorisées, je n'y ai lu qu'une phrase sur les langues minorisées « La France ratifiera la charte des langues régionales et minoritaires »... ce qui me laisse un peu les bras ballant, quelques questions pendant aux lèvres : et alors ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Des nouvelles lois ? Des moyens ? Quoi ???

    Mais je serais heureuse que quelqu'un se propose pour aider à relayer les infos !

    10
    Samedi 7 Janvier 2012 à 11:23

    J’ai parcouru le site FdG des arts de la culture (pourquoi « la Culture » et pas « les cultures » ?). La réflexion va dans le bon sens et le soutien aux langues minorisées y est appréciable (on y trouve un soutien à la ratification de la charte). Une question cependant. Quelle est l’influence réelle de ce groupe dans le FdG, constatant qu’on y retrouve toujours la même poignée de personnes (Blin, Verny, etc.) ? Vous parlez de nombreux militants. Permettez-moi d’en douter. Ce que je vois des militants PCF des Côtes d’Armor (je suis amené par ma compagne à avoir une certaine proximité avec ce parti), c’est que leur attitude oscille entre l’indifférence et l’hostilité. Voire l’opposition acharnée. Il y a eu, dans un passé récent, dans l’hebdomadaire local le Tregor, des passes d’armes monumentales entre militants PCF et défenseurs du breton, les premiers dénigrant la lutte des seconds, avec derrière le traditionnel argument « la seule chose importante est le social », un mépris à peine voilé pour la langue bretonne et les langues dites régionales en général. Au niveau national, les parlementaires FdG ne relèvent pas le niveau, c’est le moins que l’on puisse dire. Tout ceci m’amène à dire que vous sur-estimez très largement l’audience de ce sympathique FdG des arts et la culture, que ce soit au niveau, local, départemental, régional, et national. Nous pourrons juger dans quelques mois, voire quelques années, de la réalité de l’ouverture du PCF dont vous parlez.

    Concernant EELV, je pense qu’il ne doit pas être difficile de trouver leur positionnement sur la question des langues minorisées. Les déclarations d’Eva Joly sont elles révolutionnaires pour le cadre français. De plus, ils ont dans ce parti une réflexion sur la démocratie, sur le fonctionnement démocratique d’un pays (fédéralisé), qui surpasse de loin l’attachement idéologique au centralisme, partagé par presque tous les autres partis français, et dont les fers de lance sont le PCF et le PG. Je me répète, mais parler d’implication populaire ou de démocratie participative dans un système très centralisé et hiérarchisé, présente une contradiction majeure. L’idéologie jacobine vous interdit de la voir.

    Vous dites que Mélenchon n’est rien sans sa base. Pourtant, n’a-t-il pas créé le PG de toute pièce, sans base militante (ce que confirme l’absence dans mon département et dans beaucoup d’autres de sections du PG) ? Nouvelle contradiction. Vous parlez d’allers-retours entre la base et le sommet, mais que cela vaut-il du point de vue de la démocratie quand c’est toujours le sommet qui définit la marche à suivre, et la base qui décline localement ce que lui dicte l’appareil ? Et il n’est pas besoin de déjeuner avec Mélanchon et consorts pour savoir comment fonctionne une organisation très hiérarchisée. Un fonctionnement véritablement démocratique impliquerait pour chaque échelon (local, régional) une large autonomie de réflexion et de décision, la possibilité de se différencier et de contester la politique nationale, la possibilité pour la base de révoquer n’importe quel délégué et responsable. Avec vos Assemblées citoyennes, vous ne faites que semblant.

    J’ai failli m’étrangler en lisant que vous considérez l’autonomie, l’indépendance, l’autarcie et la souveraineté comme des synonymes. Cela témoigne d’un singulier manque de culture politique. Il est vrai qu’en France, la plupart des gens qui s’intéressent à la politique, en bons républicains dévoués et dévots, ignorent à peu près complètement, et ne cherchent pas à comprendre le concept d’autonomie. Dommage. Nos voisins font preuve de longue date de beaucoup plus d’audace et y ont largement gagné sur le plan de la démocratie (et pour rien au monde vous ne verrez les différentes minorités renoncer à leurs autonomies régionales)…

    Quant à l’Education nationale, ma critique (qui s’appuie sur d’autres dont vous avez les références sur mon blog) va bien au-delà des réformes de droite de ces dernières années. Elle pointe du doigt les dysfonctionnements struturels du système éducatif français, qui produit bon an mal an, et s’en accomode parfaitement, à peu près 25% d’échec scolaire, depuis des décennies, et se révèle être depuis l’apparition des comparaisons internationales comme un des plus inégalitaires de l’OCDE. C’est là-dessus que j’aimerais avoir votre point de vue. Sur le système éducatif français depuis 60 ans, et pas seulement sur la politique sarkozyste.

    Votre attachement à la République française me rappelle la parabole de l’esclave. N’ayant jamais connu autre chose que la privation de liberté, et n’ayant guère interrogé sa condition d’esclave. Un jour, on lui proposa son affranchissement. Cependant la liberté lui paraissait bien trop inquiétante en regard du cadre familier et rassurant qu’il avait connu jusque là. Il garda ses fers…

    Pour en revenir à l’enseignement de nos langues, j’émettrais quelques remarques. Vous vous prononcez en faveur de la parité horaire, au prétexte que les langues sont égales. Je souris doucement quant à la justification, avec toujours cette même obsession de l’égalité, alors que tout démontre qu’elle ne résoudrait en rien la situation inégalitaire actuelle. Je m’explique. Le cadre actuel est celui d’une large exclusion de nos langues de l’espace public, médiatique et éducatif. Or, à ce cadre complètement inégalitaire, vous proposez un traitement égalitaire des langues. Celui-ci ne peut être suffisant. En mathématique, on voit de suite la contradiction. Notre expérience de la défense du breton le confirme également, un traitement égal des langues dans un contexte très inégalitaire ne permet pas d’obtenir un quelconque bilinguisme équilibré. En témoignent les résultats pour le moins contrastés (pour ne pas dire autre chose) des élèves des filières bilingues actuelles en Bretagne (publiques et privées) dans la capacité à s’exprimer en langue bretonne. Je ne vois donc pas trop qu’est-ce que vous comptez préserver avec la parité horaire dans l’enseignement, alors que vous basez votre proposition là-dessus. Mais peut-être le but n’est-il juste que rassurer vos camarades du FdG ?

    Postuler l’égalité des langues, le droit pour chaque citoyen d’apprendre la langue de son choix dans le cadre de l’école publique… derrière les formules vagues, quelle réalité ? Y aura-t-il un droit opposable qui permettra à un Corse de recevoir un enseignement dans sa langue en Bretagne ? Dans votre désir de trouver une solution adaptée au centralisme français, qui explique pour partie le vague des formules, vous passez à côté de la seule solution qui reste pour avoir une chance de revitaliser nos langues : confier à chaque territoire où est pratiquée une langue minorisée les compétences (notamment l’enseignement) et les financements pour mettre en place une politique linguistique ambitieuse et adaptée à chaque contexte, avec en parallèle l’obtention de droits linguistiques pour les locuteurs de ces langues.

    11
    gwennadenn Profil de gwennadenn
    Samedi 7 Janvier 2012 à 16:48

    Ce que j'ai écris sur l'autonomie est ce qui suit : "L'autonomie, c'est le fait de nommer soi-même, l'autarcie, l'indépendance … la souveraineté. Si c'est cela, alors ça ne m'intéresse pas : remplacer des grands chefs par des petits chefs, ce n'est pas pour moi. Par contre si l'autonomie veut dire « le pouvoir au peuple », là je veux bien."

    Je ne crois donc pas avoir été si fermée que vous l'affirmez. 

    Et, si ma position vous dérange, je ne vous empêche en rien de militer de votre côté. Nous n'avons pas la même façon de voir les choses et de concevoir le combat militant. Et bien menons chacun notre combat. Je ne rejoindrais pas le vôtre s'il est excluant. 

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