Ce texte, rédigé par les animateurs du réseau "Front de Gauche des Arts et de la Culture", précède la mise en ligne de l'article de L'Humanité datant du 13 janvier 2012 et intitulé "La République menacée par les langues de France ?".  

Bonjour,

Chaque jour, nous assistons à un étalage de caricatures visant à affaiblir le contenu du débat politique pourtant nécessaire à cette élection Présidentielle. Petites phrases, jeu lassant par médias interposés entre Sarkozy et Hollande. Les antennes ont réservé le statut de "Gauche" et "d'Opposition" au seul P.S, désignant ainsi le seul "adversaire" qui serait capable d'incarner "l'alternance" et gommant de ce fait la nécessité d'une véritable alternative politique.

Les candidats qui occupent les antennes, Hollande, Bayrou, Joly, Sarkozy et ses affidés, nous amènent chaque jour un élément de leur programme, jeté en pâture, pour alimenter le spectacle médiatique. Mais où sont les citoyennes et les citoyens dans les annonces qu'ils font ? Les espaces de constructions et de travail qui élaborent leurs programmes se tiennent dans des cabinets de marketing.

Pour notre part, nous avons choisi de mettre en débat nos idées, nos aspirations, notre vision d'une société plurielle linguistiquement, culturellement et politiquement. Qui dit pluralisme, dit confrontation d'idées, dans la volonté politique qui unit le Front de Gauche, il y a sur quelques questions des différences dues à la nature des visions politiques différentes de ses composantes. Cela doit-il être un obstacle pour continuer d'avancer ? Notre analyse quant aux langues et cultures de France trouve écho du côté du PCF, ce que nous apprécions et l'Huma s'est emparée de cette dimension du débat ( dernièrement l'Huma des débats y revient le 13 Janvier 2012 - voir ci-dessous -  après avoir consacré une tribune en novembre 2011). 
Notre analyse, elle se confronte à des points de divergences du côté du Parti de Gauche, mais il y a volonté commune d'avancer pour construire un programme "l'Humain d'abord" qui ne ferme rien sur ces questions. Car celles-ci ne se règleront pas le soir de l'élection présidentielle, elles auront besoin de forces législatives opiniâtres pour traduire dans la réalité les aspirations qui sont les nôtres.

Les mouvements qui portent haut et fort la revendication de la reconnaissance des Langues de France, connaissent eux aussi des approches différentes quant aux solutions à mettre en oeuvre. Alors comment créer les conditions de la rencontre pour la construction d'une "France Une Politiquement et culturellement plurielle" comme le rappelait Félix-Marcel Castan ?

Robert Lafont, le poète et penseur occitan écrivait en 1976 dans "Autonomie, de la région à l'autogestion" - je cite :
"Nous reconnaissons toutes les insuffisances du Programme Commun sur le thème des Régions. Nous accusons même parfois cette gauche de favoriser par ses réticences un poujadisme régional     toujours disposé à occuper le terrain qu'elle abandonne. 
Mais c'est de son côté que demeure l'ouverture, que l'espoir est toujours possible. C'est au sein des forces anticapitalistes que doit se développer le débat sur l'avenir régional, sur l'avenir fraçais. Il n'y a pas d'autres lieux."  
Le lieu du débat, de la construction de l'alternative politique, se trouve aujourd'hui, pour nous, dans la force anticapitaliste que constitue le Front de Gauche. Eluard quant à lui écrivait:
"Il existe un autre monde, mais il est dans celui-ci" C'est dans celui-ci que nous évoluons, sans l'accepter mais en voulant travailler avec toutes les forces qui veulent changer ce mode inhumain.

Les animateurs du Réseau