• Pour une loi langues régionales, FELCO, 19 février 2011

    Suite à l'adoption par le senat de la Loi sur la signalétique bilingue la FELCO demande l'adoption d'une Loi ambitieuse sur les langues et cultures régionales, le 19 février 2011.

    Le PDF de cette lettre se trouve ici


    Philippe Martel                                                                                    Montpellier le 19 février 2011
    Professeur des Universités
    Président de la FELCO

    Madame, Monsieur le député
    Madame, Monsieur le sénateur,

    Objet : pour une loi langues régionales


        La FELCO, Fédération d’associations d’enseignants de l’Éducation Nationale (académies de Aix-Marseille, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Ile de France, Limoges, Montpellier, Nice, Poitiers, Toulouse), suit avec attention les débats parlementaires au cours desquels émerge la question des langues régionales. Voir sur notre site : http://www.felco-creo.org/mdoc/index_fr.php?categ=deputat
        C’est donc avec beaucoup de plaisir que nous saluons le vote intervenu le 16 février au Sénat sur la proposition de loi déposée par M. Courteau concernant la signalétique bilingue à l’entrée et à la sortie des agglomérations, texte destiné à éviter à l’avenir des agressions contre la langue régionale comme celle dont a été victime la commune de Villeneuve les Maguelone. Voir sur le site du Sénat :
    http://www.senat.fr/seances/s201102/s20110216/s20110216002.html 
        Mais ce plaisir ne nous fait pas oublier pour autant la réponse décevante apportée le 18 janvier 2011 au sénateur Robert Navarro par M. Georges Tron, secrétaire d'Etat, au nom de Monsieur Mitterrand, ministre de la Culture, à propos de cette même question de la signalétique, et, au delà, de l’ensemble de la question de la reconnaissance législative des langues de France (voir http://www.felco-creo.org/mdoc/detail_fr.php?categ=deputat&id=793). 
        De la réponse de M. Tron, comme de réponses antérieures émanant d'autres membres du gouvernement au cours des derniers mois, ressort l'idée que « l'amendement constitutionnel de 2008, qui a permis l'inscription dans notre loi fondamentale de l'article 75-1 précisant que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France exprime la simple reconnaissance d'un état de fait, et n'a pas à lui seul d'effet normatif ». Ce qui nous paraît signifier logiquement que sa solitude doit être réduite par des textes plus directement normatifs, eux, une loi notamment.
        C'est donc avec une certaine surprise que nous lisons dans la même réponse que « l'appareil législatif et réglementaire actuel offre des possibilités qui ne sont pas exploitées »
        Car ce que montre la situation actuelle de l'enseignement de l'occitan, et cela vaut pour les  autres langues de France, c'est que la « législation et la réglementation actuelle » n'empêchent nullement des suppressions de postes et d'options compromettant le développement d'un enseignement dont on sait aujourd'hui qu'il peut déboucher sur des perspectives professionnelles : on en est déjà au point que tous les emplois nécessitant une connaissance de l'occitan ne peuvent être occupés faute d'un nombre suffisant de diplômés. 
        On voit donc la nécessité d'une politique bien plus dynamique en faveur des langues de France, politique que les textes actuels ne permettent de toute évidence nullement. Vous n'ignorez pas que plusieurs propositions de loi ont été déposées par différents groupes parlementaires, deux devant l'Assemblée, deux au Sénat, qui définissent les contours d'une prise en compte plus active et plus ouverte de ce patrimoine national que sont nos langues.    
        Nous vous demandons donc de soutenir ces propositions, afin qu'elles puissent être inscrites à l'ordre du jour des débats parlementaires, et déboucher sur un texte final discuté et adopté. 
        Pour notre part, nous serons particulièrement attentifs à ce qui concerne l'enseignement, à partir des positions de principe qui sont les nôtres,  et que vous trouverez exposées plus en détail sur notre site : http://www.felco-creo.org/mdoc/detail_fr.php?categ=deputat&id=216, et que nous résumerons ainsi :
    -    la nécessité d'une véritable politique d'offre d'enseignement, qui ne se contente donc pas d'attendre une demande que trop souvent rien n'est fait pour susciter. 
    -    La nécessaire affirmation de l'unité de la langue d'oc dans ses diverses variantes, de l'Atlantique aux Alpes et du nord du Massif Central aux Pyrénées.
        Ce sont ces positions que nous avons l'honneur de vous demander de soutenir, dès à présent. 
        Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur le Député, Madame, Monsieur le Sénateur, l’expression de nos salutations distinguées.
         


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